Alors que se déroule un important colloque international consacré à l’auteur de L’Archipel du Goulag ,à l’Institut et à la Sorbonne, Chantal Delsol explique la portée et l’actualité de l’œuvre d’Alexandre Soljenitsyne, dans les colonnes du Figaro.
LE FIGARO.- Soljenitsyne, immensément connu de son vivant en France en raison de son destin et de son œuvre, semble peu lu par les jeunes générations. Comment pourrait-on présenter ce géant à un jeune homme de 20 ans qui ignorerait tout de lui ou presque?
Chantal DELSOL.- Les totalitarismes sont des régimes en creux: tout y est négatif. Le Polonais Jozef Tischner disait: «Il ne restera du communisme que la lutte contre le communisme.» C’est pourquoi l’apport de Soljenitsyne, en tant que dissident majeur, est si important. Il atteste de l’existence historique d’un monstre (les dizaines de millions de morts et de vies brisées, la misère et la faim voulues par le pouvoir, et l’exécution spirituelle des peuples). Mais surtout il manifeste, à la face de tous, ce dont est capable un homme écrasé par un régime de terreur: une endurance, un courage, une persévérance dans l’adversité, qui sont des vertus spirituelles. Il montre qu’un homme seul peut se lever contre un régime tout-puissant et absolument cynique. Son exemple est rassurant pour l’humanité: en comprenant tout ce qu’il a été capable d’accomplir, un jeune étudiant se dit que lui aussi le pourrait. À condition bien sûr d’aimer la liberté et la vérité plus que soi-même. Lire la suite sur le site du Figaro