Hadrien Desuin est interrogé par FigaroVox au sujet du chantage qu’exerce la Turquie sur l’Union européenne au sujet des migrants.
FIGAROVOX.- Pensez-vous que les départs massifs de migrants (plus de 50 000 d’entre eux ont quitté la Turquie depuis janvier) correspondent à un laxisme délibéré de l’État turc? Erdogan met-il à exécution ses menaces?
Hadrien DESUIN .- Les chiffres ne sont pas comparables avec ceux de 2015 mais en termes d’immigration, les statistiques sont toujours un peu la partie immergée de l’iceberg et par rapport à l’année dernière, on constate cette année une hausse de presque 50 % du nombre d’arrivées. Ce n’est donc pas neutre. C’est un avertissement que nous envoie la Turquie. Erdogan fait face à un mécontentement croissant de son opinion publique (il a perdu la mairie de sa ville, Istanbul) parce que les Turcs eux-mêmes se sentent submergés pas ces multiples vagues d’immigrations arabes, kurdes ou d’Asie centrale. La tentation est donc forte de les laisser filer vers la Grèce malgré l’argent livré par les Européens, Angela Merkel en tête. Il faut toutefois reconnaître que le nombre d’expulsion depuis la Turquie vers les pays d’origine augmente drastiquement. L’allié nationaliste d’Erdogan, le MHP, ne plaisante pas sur ces sujets. Et sur ce point, l’Europe serait bien en peine de faire la leçon. Nos taux d’expulsion sont nettement inférieurs.
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