L’exécution du chef de la force Al Qods a sonné le retrait définitif de l’Amérique en Irak.
“Donald Trump vient de jeter un bâton de dynamite dans une poudrière“. Le commentaire de Joe Biden n’est sans doute pas objectif mais il a le mérite d’être clair: la campagne présidentielle a commencé et pour cela le shérif Trump a frappé en premier. Avec une certaine efficacité, les États-Unis ont successivement éliminé leurs deux meilleurs ennemis Abou Bakr Al Bagdadi et donc Kassem Suleymani, le chef de la puissante force Al Qods. Deux points de gagnés pour le candidat républicain à la réélection.
Pourtant Joe Biden a raison de s’alarmer. Donald Trump a revendiqué sur Twitter l’élimination d’un dirigeant qui se déplaçait officiellement entre la Syrie, le Liban et l’Irak, deux pays où l’oncle Sam a perdu le contrôle mais pas encore sa force de frappe. De ce fait, il a humilié la souveraineté irakienne et perdu tout crédit à Bagdad. Depuis 2003, Américains et Iraniens se partageaient une tutelle baroque sur le pays. Ce temps là est révolu.
Plus qu’à l’exécution de Bagdadi c’est à celle de Rafik Hariri qu’il faudrait comparer la mort du numéro 2 iranien. “Il ne faut pas parler d’exécution mais d’assassinat” observait d’ailleurs Jean-Pierre Chevènement sur Sud Radio dimanche. L’exécution est une sentence judiciaire or Suleymani a été tué sans préavis, par vengeance. On se souvient que l’assassinat de Rafik Hariri à Beyrouth avait suscité des manifestations monstres au Liban et précipité le départ des troupes syriennes du pays en 2005.
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