Hadrien Desuin était l’invité du FigaroVox au sujet des tensions militaires entre la Turquie et la Russie.
FIGAROVOX. La Turquie et la Russie semblent au bord d’une confrontation militaire au Moyen-Orient. Quelle lecture faites-vous de la situation ?
Hadrien DESUIN. Il est probable que les choses rentrent dans l’ordre après une poussée de fièvre qui n’est ni la première ni la dernière. La Russie et la Turquie n’ont pas intérêt à se confronter directement, cela ferait les affaires de Washington. En revanche, ils cherchent tous deux à contrôler le nord syrien. La Turquie pousse ses forces pour des raisons essentiellement migratoires; il n’y a pas de Kurdes dans la poche d’Idlib mais Ankara craint un nouvel afflux de réfugiés syriens. Et surtout elle n’a toujours pas digéré d’avoir perdu la guerre civile qu’elle a menée contre Bachar Al-Assad. Les Turcs n’ont jamais caché leur soutien aux milices djihadistes (dont HTS, la branche syrienne d’Al Qaïda) qui terrorisent cette province depuis des années. Les Russes, quant à eux, appuient l’offensive syrienne parce que ce pays est devenu leur meilleure base militaire dans la région et qu’ils veulent en faire un sanctuaire inviolable. Aujourd’hui, les Turcs payent leur folie des grandeurs néo-ottomanes. Ils ont envoyé des milliers de djihadistes combattre en Libye les unités du maréchal Haftar autour de Tripoli.
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