Les ordonnances relatives à l’état d’urgence sanitaire continuent et mardi le Premier ministre présentera devant l’Assemblée nationale les grandes lignes de son plan de déconfinement lors d’un débat suivi d’un vote. Cependant ce dernier n’est que consultatif et les jeux sont déjà faits.
Atlantico : La science n’est peut-être pas le seul critère de la gestion de la fin de crise, d’autant que les scientifiques ne présentent pas un front uni. Le moment n’est il pas venu de sortir la démocratie de cette logique d’état d’urgence sanitaire ?
Christophe Boutin : La science est d’autant moins le seul critère de gestion de la crise, que le Conseil scientifique, évoquant la réouverture des écoles, a bien pris soin de se dire confronté à une « décision politique » qui prend en compte en compte « les enjeux sanitaires mais aussi sociétaux et économiques ». Une manière comme une autre, on le voit, de bien préciser que le rôle des experts scientifiques est limité, et, peut-être, que certaines de leurs propositions n’ont pas été retenues.
Pour autant, on ne peut que s’en féliciter : c’est effectivement au pouvoir politique et à lui seul de prendre la décision, car il est le seul légitime démocratiquement pour ce faire, et non à des experts qui sont là pour le conseiller et non pour trancher. On remarquera d’ailleurs, comme vous le notez, que les dits experts peuvent avoir des avis divergents sur la question qui leur est posée, et qu’il est même rare qu’il y ait unanimité sur tel ou tel point – et pas plus sur le traitement du coronavirus que sur les causes du réchauffement climatique.
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