Atlantico a interrogé Christophe Boutin au sujet des résultats du deuxième tour des Municipales qui a vu de nombreuses grandes villes basculer au profit des écologistes.
Atlantico : La fameuse “Vague Verte” des municipales citée dans de nombreux médias après la victoire des candidats EELV dans plusieurs grandes villes françaises en est-elle réellement une ?
Christophe Boutin : Il semble difficile de parler de « vague verte » de manière aussi générale au regard du résultat du second tour des élections municipales de 2020. Un nombre important de paramètres ont en effet joué un rôle sur ce résultat, et il est bien difficile à l’observateur politique de s’en servir pour tirer de telles conclusions.
Le premier élément à prendre en compte et bien évidemment le décalage particulier entre les deux tours de scrutin, puisqu’au lieu de la semaine qui existe habituellement, en raison de la crise du Covid-19, le premier tour eut lieu le 15 mars et le second le 28 juin, soit donc un décalage de trois mois, et de trois mois pendant lesquels, en sus, la vie des Français a été profondément bouleversée par la crise sanitaire.
Dès le premier tour d’ailleurs les choses étaient mal engagées sur le plan démocratique : 45% des électeurs seulement s’étaient rendus aux urnes, une abstention qui n’était sans doute pas due alors uniquement au désintérêt des citoyens pour la chose publique, mais aussi à la crainte de la propagation de ce virus dont ont commençait à beaucoup parler – même si Emmanuel Macron et son gouvernement avaient déclaré que l’on ne courait aucun risque en allant voter. Si l’on ajoute à cela ce second tour placé trois mois après, et bien que les juges français, et notamment le Conseil constitutionnel, aient toléré un tel report, il est permis de se poser la question de ce que l’on nomme la « sincérité du scrutin ».
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