À l’occasion de l’université d’été de LR organisée les 5 et 6 septembre dans les Yvelines, Atlantico a interrogé Christophe Boutin, membre de la Fondation du Pont-Neuf, au sujet de l’identité de la droite et ses lignes directrices.
Atlantico.fr : Les Républicains étaient réunis ce weekend au Port-Marly (Yvelines) pour leur université d’été. C’était le retour d’une formule un temps écartée, que dire de cette réunion ?
Christophe Boutin : Pour répondre à votre question, il convient d’abord de planter le décor. Lorsque les universités d’été sont apparues dans les partis politiques français, elles n’ont longtemps servi que de formation et de sélection des jeunes militants et cadres de ces partis. C’était aussi l’occasion pour les seconds couteaux, baptisés généralement « réformateurs », de secouer un peu le cocotier hiérarchique. Puis, comme c’était l’été et que les médias n’avaient pas grand-chose à se mettre sous la dent, ces derniers s’y sont peu à peu invité, conduisant les hiérarques du parti à accepter eux aussi de tremper de sueur leur chemise et de déjeuner entre deux adolescents boutonneux d’un plateau repas très inférieur à la cantine du Sénat ou de l’Assemblée nationale. La guerre des images avait commencé, dont l’un des points culminants fut sans doute l’université d’été organisée en 2005 par l’UMP, quand s’affrontaient le jogger Nicolas Sarkozy, en Ray Ban police et blouson bleu, et la naïade Dominique de Villepin en chemise rose.
Depuis une dizaine d’années, LR avait choisi de mettre en veilleuse ce qui n’était plus qu’un moment de démonstration publique de ses divisions. Chaque fédération départementale pouvait depuis organiser son « université », et chaque chef de courant – sinon de clan – sa petite fête personnelle. Mais cette année Christian Jacob avait décidé de renouer avec la manifestation unitaire, comme pour conjurer le sort quand, d’une part, les derniers scores électoraux de son parti avaient été particulièrement médiocres, et, d’autre part, que les derniers sondages montraient son décrochage complet d’avec la jeunesse. Prévue initialement à Nîmes, déplacée pour cause de crise sanitaire, elle s’est finalement tenue ce week-end à Port-Marly aux portes de Paris, au pied du « château de Monte-Cristo », ce symbole d’un revenant victorieux.
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