Hadrien Desuin, responsable des questions internationales à la Fondation du Pont-Neuf, a été interrogé par le FigaroVox au sujet des tensions entre la Grèce et la Turquie en Méditerranée orientale.
La France a-t-elle raison de soutenir résolument la Grèce et Chypre face à la Turquie, au risque de compromettre ses relations avec l’Allemagne ?
En ces temps difficiles, nous avons la flatteuse impression que la France sauve l’honneur de l’Europe. Les pays du nord et de l’est du continent sont aux abonnés absents, obnubilés qu’ils sont par leur désir de refouler la Russie avec l’aide des Etats-Unis. Dans cette traditionnelle rivalité américano-russe, la Turquie se situe habilement entre les deux. Forte de cette position centrale, elle se permet de jouer les matamores en Méditerranée avec une arrogance vis-à-vis de la France inédite. Elle devrait toutefois se rappeler que, si ses forces conventionnelles sont peut-être quantitativement supérieures aux nôtres, la France est une puissance nucléaire qui ne supportera pas d’être agressée.
La Turquie viole régulièrement et systématiquement la souveraineté maritime et terrestre de la Grèce et de Chypre, exactement comme la Chine viole la souveraineté de ses voisins en mer de Chine orientale. L’Asie du Sud-est peut nous paraître légitimement éloignée, mais la Méditerranée nous concerne directement. Si la France et ses alliés méditerranéens n’agissaient pas maintenant, on laisserait progressivement la Turquie s’autoproclamer gardienne de nos frontières maritimes. Or la liberté et le droit en Méditerranée ne peuvent pas être concédée à un autocrate islamiste en pleine dérive nationaliste et religieuse.
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