Si des critiques se font entendre, elles restent modérées tant les différents partis semblent à la fois dépassés par la situation, impuissants à poser les bons diagnostics et incapables de convaincre les Français qu’ils feraient mieux, analyse Christophe Boutin, responsable des questions politiques au sein de la Fondation du Pont-Neuf.
Atlantico.fr : Alors que la crise du coronavirus continue, les oppositions demeurent assez peu audibles et se font peu remarquer, comment peut-on expliquer ce relatif silence, doit-on y voir une adhésion à la gestion de crise du gouvernement ?
Christophe Boutin : Effectivement, plus de six mois après le déclenchement en France de cette crise sanitaire majeure, il ne semble pas que les oppositions, à droite comme à gauche, soient à même d’utiliser politiquement les éventuels dysfonctionnements gouvernementaux constatés dans sa gestion. Plusieurs éléments peuvent expliquer cela.
Le premier est que, devant un danger, joue naturellement un réflexe « d’union sacrée ». Je ne trancherai pas ici la question de savoir si la France, comme d’autres pays, fait effectivement face, en cet automne 2020, à un danger majeur, n’étant pas un spécialiste d’épidémiologie –contrairement, manifestement, à la plus grande partie des Français -, mais telle est au moins la situation présentée par les médias mainstream et le pouvoir en place. Dans ce cadre, ceux qui émettent des critiques seraient nécessairement accusés de faire primer leurs intérêts particuliers de basse politique sur le bien commun, ce qui suffit, tenant compte de la caisse de résonnance médiatique potentielle, pour dissuader ceux-là même qui ne seraient pas convaincus de l’absolue nécessité de ce front commun.
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