Après des turbulences électorales inédites et l’arrivée d’une force politique aux contours idéologiques flous, la droite, quoique largement majoritaire dans le pays, s’est avérée une fois de plus incapable d’accéder au pouvoir. Depuis, elle semble dans une position d’incertitude, comme si la captation réalisée par LREM sur les thématiques libérales, centristes et progressistes suscitait de son côté un effet de sidération. Voilà pourquoi, plus que jamais, il semble urgent de songer aux moyens de reconstituer une droite, non seulement consciente et fière de l’être, mais fondée sur une véritable doctrine, une réflexion et une stratégie. Une droite dotée d’un discours construit, fédérateur, cohérent et crédible, sur les questions politiques majeures.

D’où, l’intérêt de créer ce qui n’existe pas encore véritablement : une « boîte à idées » orientée politiquement, tout en étant suffisamment détachée des partis pour demeurer visiblement indépendante dans ses thématiques, objective dans ses démonstrations, crédible dans ses conclusions. Bref, un Think tank de droite, « conservateur » au meilleur sens du terme – c’est-à-dire, soucieux de conserver les principes essentiels de la civilisation et de l’identité française, tout en s’efforçant de retrouver, sur tous les plans, les chemins du bien commun.

Le rôle de ce Think tank consiste donc, d’une part, à « produire » des idées dotées d’une vraie crédibilité scientifique, et pour cela, bénéficiant de l’expertise de ceux à qui il ferait appel. Des idées susceptibles de réunir les différents segments de la famille conservatrice. D’autre part, à s’attaquer aux mythes qui, depuis si longtemps, bloquent la situation et conduisent les gouvernants dans des voies manifestement erronées, que ce soit en matière sociale, géopolitique, éducative, culturelle, etc.

En somme, il s’agit de contribuer à un décloisonnement de la droite, en déblayant le paysage intellectuel et en participant à l’élaboration un nouveau corpus doctrinal, conséquent, cohérent et crédible – la perspective temporelle étant désormais l’après-Macron, et auparavant, la constitution d’une opposition « conservatrice » et réfléchie à un mouvement qui se présente lui-même comme « progressiste » – sans percevoir l’obsolescence et les dangers d’un tel concept.