À cette indépendance de la Fondation à l’égard des partis ou des lobbys doit correspondre une réelle indépendance des chercheurs au sein de la Fondation. L’idée de cette dernière est née, en 2016-2017, d’une aventure intellectuelle importante, la rédaction et la publication, aux éditions du cerf, du Dictionnaire du conservatisme ( sous la direction de Christophe Boutin Olivier Dard et Frédéric Rouvillois). Or, cette entreprise a permis de réunir, autour d’un projet éditorial audacieux et inédit en France, plus d’une centaine de collaborateurs, universitaires ou non, venus des divers horizons de la droite et proposant par conséquent leur propre lecture du conservatisme, et des questions qu’ils traitaient à la lumière de ce dernier. Après s’être mis d’accord avec les uns et les autres sur une définition minimaliste du conservatisme, il a en effet été décidé de faire confiance à ces différents collaborateurs, et de n’intervenir que le moins possible sur les articles produits. Le résultat s’est avéré probant, et surtout, conforme à la multiplicité de l’objet de ce Dictionnaire.

Comme on a noté plus haut, le conservatisme n’est pas une idéologie, c’est une nébuleuse, composée d’éléments qui conservent leur spécificité, leur identité et leur indépendance. C’est en partant de cette idée que fut rédigée le Dictionnaire du conservatisme : Et c’est également sur cet base méthodologique qu’entend fonctionner la Fondation du Pont-Neuf.  Il ne s’agit pas de reconstituer une orthodoxie parfaitement cohérente, mais d’ouvrir les portes et les fenêtres. Et de démontrer que le conservatisme, loin d’être une promesse d’immobilisme stérile, peut être un incubateur d’idées nouvelles.