Le conservatisme que se propose la Fondation du Pont-Neuf n’est donc pas un conservatisme de retrait ou de fuite, mais un conservatisme de combat, qui entend mener sur tous les fronts la défense de la civilisation, des libertés et des valeurs, dès lors que chaque front paraît étroitement lié aux autres. Le conservatisme que la Fondation entend promouvoir ne se limite pas, par exemple, aux questions sociales ou sociétales, aux problèmes de fiscalité, ou d’éducation, ou d’agriculture, ou d’immigration, mais, dans la mesure du possible, à l’ensemble de ces problèmes, envisagés simultanément. Sans d’ailleurs contester le travail remarquable que fournissent sur tel ou tel point particulier des groupes que l’on pourrait qualifier de « monothématiques », la Fondation se propose de privilégier une approche généraliste.
C’est pourquoi la Fondation du Pont-Neuf a entendu organiser ses travaux autour de douze axes distincts mais coordonnés. Chacun d’entre eux est consacré à une thématique particulière (territoires, institutions, droit et justice, relations internationales, sécurité extérieure, police, Europe, santé publique, etc.), et piloté par un spécialiste de la matière assisté par une petite équipe de collaborateurs motivés. C’est à ce niveau que s’effectue le travail de base, qui consiste à décrypter et à commenter l’actualité à travers le prisme conservateur, puis à faire connaître, de façon aussi large que possible, ce nouveau regard critique.
À partir de là, le combat politique et intellectuel peut et doit conduire à une approche plus vaste, -moins directement liée à l’actualité et plus prospective. Les objectifs de la Fondation sont en effet, en partant de la confrontation la doctrine conservatrice et des problèmes contemporains, de contribuer à renouveler le corpus doctrinal de la droite, et en parallèle, à aider à faire émerger des perspectives nouvelles et des solutions conservatrices aux grands problèmes du moment. Bref, d’aider à une reconquête qui aille au-delà de celle des urnes, laquelle, on le sait, n’est rien sans celle des esprits.